Ci-joint d’abord le texte actuel du « projet en commun » de la liste « Nouveau Monde », pour la nouvelle région Midi-Pyrénées-Languedoc -Roussillon, regroupant Les Verts, le Front de Gauche (donc le PCF, Le Parti de Gauche, Ensemble…), la Nouvelle Gauche Socialiste, Les Citoyens démocrates et solidaires…, qui a pris en compte des propositions de complément que nous avions faites fin août.
Des langues régionales valorisées et diffusées
- Nous organiserons des États Généraux de la culture occitane et de la culture catalane avec l’ensemble des opérateurs culturels, artistes, associations, agences et compagnies concernés sur le territoire. Ces États Généraux seront le cadre de co-élaboration d’un schéma de structuration, de développement et d’accompagnement de l’action culturelle occitane et catalane.
- Nous nous impliquerons pleinement dans le futur Office Public de la langue occitane, en collaboration avec les régions engagées dans sa constitution. Dans le même temps, nous appuierons la création d’un Office Public de la langue catalane. Ces deux offices auront vocation à dynamiser l’usage public de l’occitan et du catalan dans leur aire linguistique régionale en partenariat avec les autres collectivités.
- Nous favoriserons la présence publique de l’occitan et du catalan comme vecteurs de développement pour le tourisme, l’économie et l’activité transfrontalière.
- Nous soutiendrons également le développement et la transmission des langues et cultures occitanes et catalanes par le biais de leur diffusion (radios locales associatives, médias locaux, filière numérique, doublage), de la formation et de leur enseignement : nous créerons immédiatement les conditions du développement des filières bilingues publiques sur l’espace régional et accompagnerons activement les écoles associatives laïques (Calandretas et Bressolas) avec la perspective, notamment, de leur intégration au service public d’éducation.
- Nous demanderons le renforcement de l’occitan et du catalan dans les chaînes publiques (radio et TV) et des moyens alloués aux équipes.
- Nous valoriserons le rôle culturel majeur du Centre Interrégional de Développement de l’Occitan (CIRDOC) à Béziers et du Centre Occitan des Musiques et Danses Traditionnelles(COMDT) à Toulouse, pôles publics structurants chargés de la promotion, la diffusion, la sensibilisation, la formation, la recherche, la valorisation du patrimoine et de la création occitane.
- Nous reconduirons les événements majeurs qui fédèrent, dans nos deux régions actuelles, les acteurs culturels de l’occitane, dans un esprit d’ouverture : le festival interrégional « Estivada » implanté depuis 23 ans à Rodez jusqu’à la session 2015, ou « Total Festum » qui fête ses 10 ans en Languedoc-Roussillon. Tout comme les rencontres d’Arnaud Bernard ou le festival Arabesques, ouverts sur le monde et les cultures de l’immigration.
- Nous doterons l’Eurorégion de moyens accrus pour développer les échanges et collaborations avec la Catalogne, la Val d’Aran ainsi que les Iles Baléares.
- Nous proposerons que le nom et le logo de la nouvelle région s’inscrivent dans l’histoire et la culture régionale.
Nos remarques
Ce projet de programme insiste sur l’importance de la mise en valeur d’un patrimoine culturel majeur, élément central de la nécessaire diversité culturelle dans notre pays, comme en Europe et dans le monde, sans préjudice par rapport au français langue commune, ni non plus avec les autres éléments enrichissant notre diversité que sont les langues et cultures des immigrations.
C’est de ce point de vue que nous nous prononçons pour que les responsabilités évidentes de la Région ne visent pas à effacer celle de l’Etat, cela dans tous les domaines, en particulier l’enseignement et les médias. Nous ne saurons non plus oublier que l’Occitanie linguistique et culturelle ne s’arrête pas aux frontières de notre nouvelle région.
Dans ce sens, nous soulignons les points suivants :
—les mesures prévues par la réforme du collège affectent sérieusement l’enseignement des langues « régionales », comme les mesures d’austérité qui frappent aussi l’enseignement supérieur et la recherche, ou l’ensemble du budget de la Culture : ce sont autant de dispositions contradictoires avec l’affirmation de la promotion des langues et cultures « régionales ».
— il est urgent de mettre sans plus tarder en débat une loi sur les langues et cultures de France destinée à mettre à jour la loi Deixonne de 1951, aujourd’hui obsolète, au-delà donc d’une signature annoncée de la Charte européenne des langues et cultures régionales et minoritaires, au-delà des fantasmes faisant semblant de justifier l’hostilité de la droite et de l’extrême-droite.
C’est avec ces critères que l’on peut apprécier les appels à soutenir les manifestations en faveur de nos langues et cultures.
Marie-Jeanne Verny, Pierre Boutan