De tous les sujets de vive préoccupation que nous impose l’actualité, l’état des consciences n’est pas le moindre. Il y a du désarroi, voire de la désespérance dans l’air.
Rien de spontané en cette affaire : ceux dont la gestion et la politique nous enfoncent dans le désastre ne ménagent pas leurs efforts de décervelage. Depuis bien des années, ils font tous leurs mauvais coups avec intense préparation d’artillerie mentale, en raffinant sur le vocabulaire. Pourquoi cette incessante rafale de mesures antipopulaires ? Parce que « la crise », « la compétitivité », « le coût du travail », « les lois du marché »… Enfoncez-vous bien ça dans la tête. Et ça marche.
Faisons-nous assez, de façon assez poussée, assez suivie – point essentiel – pour renverser la vapeur ? Je trouve que non. Or c’est la première clef des contre-offensives efficaces. La lutte des classes passe par une guerre des idées non seulement pensée avec la plus grande exigence, mais poursuivie avec une totale persévérance.
C’est pourquoi, rédacteur en chef d’un jour, je fais une suggestion à l’Humanité – dont ont vitalement besoin au quotidien même ceux et celles qui ne le savent pas. Je suggère que la page de polémique politique Cactus fasse périodiquement place à une page de démystification idéologique qui pourrait s’intituler Cortex. Régulièrement, de façon à la fois fondamentale et populaire – oui, c’est possible –, infliger une raclée intellectuelle aux intoxiqueurs. En allant plus loin dans la mise au clair tous azimuts – sur la dette publique, le coût du travail, la réforme, le modèle allemand, la gauche archaïque… et aussi la GPA, le sexe et le genre, l’échec scolaire, le cerveau… Je paie d’exemple aujourd’hui en dernière page, sur le prétendu « coût du travail ».
Venez nous aider, intellectuels qui jamais ne serez des chiens de garde, venez nous aider dans cette bataille hautement salutaire !